Des protestantismes et des patrimoines dans le Grand Est
à partir du 30 juin 2017

Evoquer 500 ans de patrimoine protestant dans le Grand Est, c’est montrer comment la Réforme a marqué de son empreinte le territoire de la nouvelle région. Si Luther ne s’est jamais rendu de ce côté-ci du Rhin, de grands noms du protestantisme y ont séjourné : Martin Bucer et Jean Calvin à Strasbourg, Guillaume Farel à Metz… Vingt ans plus tard, le massacre de Wassy marque le début des guerres de religion. D’une histoire contrastée dès l’origine, il résulte une marqueterie institutionnelle et confessionnelle très spécifique à notre région.

Dans l’ouest, après une période de conflits, la « Religion Prétendue Réformée » fut interdite pendant plus d’un siècle, entre Révocation de l’Edit de Nantes (1685) et prémices de la Révolution. A l’est, les communautés protestantes bénéficièrent du Traité de Westphalie (1648) autorisant sous condition l’exercice du culte. Entre les deux, le duché de Lorraine s’opposa à toute implantation. L’annexion de l’Alsace et de la Moselle entraîna une différence durable entre départements concordataires et ceux régis par la loi de 1905.

Trois courants de la Réforme s’installèrent, dès le XVIe siècle. Les Luthériens se développèrent en Basse-Alsace et dans le Westrich, les Réformés dans une partie de la Haute-Alsace, en Lorraine et en Champagne, surtout à Metz et à Sedan. A la marge, des mennonites rayonnèrent à partir de Sainte-Marie-aux-Mines. Les XIXe et XXe siècles virent se créer des Eglises méthodistes dans les villes ouvrières, des chapelles anglicanes sur les lieux de villégiatures, des postes de l’Armée du Salut…

Outre la vie religieuse, le protestantisme a marqué le Grand Est par son action pédagogique, économique et sociale. Les églises baptistes, méthodistes et évangéliques de la 2e moitié du XIXe siècle et l’arrivée des optants pour la France ont tissé un réseau d’équipements sociaux inspiré de la morale protestante.

L’exposition veut faire découvrir la richesse patrimoniale née de cette diversité au travers de photographies déclinant la variété de l’architecture et des objets. Destinée à faire voir et découvrir un patrimoine peu connu, elle dévoile un pan de l’étude scientifique en cours sur le patrimoine protestant menée par le service Patrimoines et Inventaire de la Région Grand Est.