Vendredi 29 janvier 2016 à 18h30, conférence organisée par l’association 14/18 Meuse et animée par le Colonel Nicolas TACHON, sur le thème « Janvier 1915 – janvier 1916 : échec allié aux Dardanelles » avec projection de nombreuses photos.
Dans le cimetière de Seddulbahir, à l’extrémité de la presqu’île de Gelibolu sur la côte européenne de Turquie, sont réunis les soldats français tombés lors de la campagne des Dardanelles entre avril et décembre 1915 : 2239 tombes individuelles, et 4 ossuaires regroupant environ 12 000 dépouilles non identifiées.
La campagne des Dardanelles, résumée par les Britanniques sous le terme « Gallipoli », est la résultante d’un enchevêtrement complexe d’événements, qui ne se limite pas au seul contexte des opérations militaires du début de la Grande Guerre.
A la fin de 1914, les plans de tous les belligérants ont échoué et chacun est dans une impasse, sans avoir atteint ses objectifs stratégiques dans les délais espérés, les fronts étant stabilisés à l’ouest comme à l’est. Pour les Alliés, la reprise de l’initiative se heurte à un dilemme : les hécatombes subies imposent une pause pour reconstituer les effectifs et les ressources en munitions sont au plus bas, mais il faut maintenir la pression contre les Allemands, qui occupent des positions favorables à la défensive. Et la Russie, dont 90% des exportations passent par les détroits, réclame le 2 janvier 1915 à ses alliés de la soutenir contre leurs alliés Ottomans, qui ont lancé une offensive dans le Caucase. Ainsi naît, à l’initiative de Winston Churchill, l’idée d’une opération destinée à menacer directement Istanbul.
De cette campagne, il a été peu question dans la vague de commémorations qui accompagne en France le centenaire des événements de la Grande Guerre. Quelques articles dans des revues spécialisées ont évoqué les opérations navales et terrestres conduites héroïquement par ce corps expéditionnaire français, distrait pendant huit mois de la défense du territoire national dans une offensive alliée qui a tourné à l’impasse, puis au fiasco.
Une conférence est proposée pour analyser les raisons de l’échec d’une campagne de près de dix mois, combinant pour la première fois des moyens marins, terrestres et aériens, marquée par une forte interaction à distance entre les pouvoirs civil et militaire, et impliquant des interprétations nationales très disparates au sein de la dizaine de nations concernées.
Par sa durée et l’acharnement témoigné par les belligérants sur un front minuscule au terrain totalement bouleversé, la bataille des Dardanelles présente, en dépit d’une issue défavorable aux alliés, de nombreuses similitudes avec la bataille de Verdun, dont le centenaire sera commémoré tout au long de l’année 2016.