TEMOIGNAGE

Nicolas HENIN


Ancien Journaliste grand Reporter
Spécialiste du terrorisme
Consultant
Otage de DAECH en 2013/2014

Thématique : Terrorisme, vivre ensemble

Mardi 13 octobre à partir de 10h


au Centre Mondial de la Paix des libertés et des droits de l’Homme – Verdun
Salle des Audiences

Témoignages de Nicolas HENIN



 

Nicolas HENIN interviendra en vidéo et en video conference en présence de Bernard CAZENEUVE

Des questions pourrons aussi, après la Master Class, lui être adressées par l’intermédiaire de Philippe HANSCH, Directeur du Centre Mondial de la Paix, des libertés et des droits de l’Homme (p.hansch@cmpaix.eu)



 
 

Biographie :

Nicolas Hénin, né le 7 novembre 1975 au Mans, est un journaliste français de presse écrite, radio et télévision. Spécialiste du Moyen-Orient, il couvre la guerre d’Irak et la guerre civile syrienne.

Enlevé par l’État islamique le 22 juin 2013 et retenu otage avec trois autres Français, il est libéré le 18 avril 2014. De retour en France, il co-fonde Action Résilience, une organisation d’étude du terrorisme et de prévention de la radicalisation, et milite contre l’incitation à la haine.

Journalisme au Moyen-Orient :
Nicolas Hénin travaille d’abord à l’agence de presse Infomedia, dont il démissionne en novembre 2002 pour rejoindre l’Irak comme pigiste indépendant. Il couvre les mois d’avant-guerre puis l’intégralité de la période du conflit ouvert, notamment pour Radio France. Il couvre les suites du conflit, d’abord de Bagdad où il séjourne jusqu’à septembre 2004, puis d’Amman, où il se replie alors à la demande de la direction de Radio France, à la suite de l’enlèvement de Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Il couvre longtemps l’Afrique et le Moyen-Orient pour plusieurs médias francophones, que ce soit en écrit, en radio ou en télévision, dont Le Point, Arte, Radio France, RTBF, RTS, Radio Canada, Marianne et L’Hebdo de Lausanne

Comme chef opérateur images et collaborateur à l’enquête, il contribue au film documentaire « Tonnerre roulant sur Bagdad » réalisé par Jean-Pierre Krief et diffusé sur Arte à l’occasion du dixième anniversaire du déclenchement du conflit.

Il effectue divers reportages sur d’autres crises ou conflits du monde arabe, dont le Soudan, la Somalie et le Yémen, tant comme correspondant de l’hebdomadaire Le Point que pour des reportages télévisés, habituellement produits par l’agence Solas Films et diffusés sur Arte ou d’autres télévisions francophones. Depuis le déclenchement des mouvements dits du « printemps arabe », Nicolas Hénin couvre les événements d’Égypte, de Libye, du Yémen puis de Syrie où il se rend à cinq reprises de 2011 à juin 2013.

Nicolas Hénin a été plusieurs fois nominé au Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre en radio (2004 et 2011), en reportage télévisé (2008) et en presse écrite (2013).

Enlèvement et détention par l’État islamique :
Le 22 juin 2013, Nicolas Hénin est enlevé à Raqqa par l’État islamique en Irak et au Levant. Le photographe Pierre Torrès est également enlevé le même jour. Tenue secrète à la demande des familles, la détention de Nicolas Hénin et Pierre Torrès est rendue publique par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault le 9 octobre 2013. Les autorités françaises font état de preuves de vie recueillies en août et en octobre 2013.

Lors de sa captivité, Nicolas Hénin côtoie d’autres otages, notamment le journaliste américain James Foley et l’humanitaire américaine Kayla Mueller.

Diverses actions de soutien et de mobilisation, coordonnées en particulier par le comité « Otages en Syrie », ont été régulièrement menées pour la libération de Nicolas Hénin et de Pierre Torrès, ainsi que celle de Didier François et Édouard Élias, enlevés le 6 juin. À titre symbolique, l’Institut pratique du journalisme (IPJ) a fait de Nicolas Hénin le parrain de sa 34e promotion. Les quatre otages ont été libérés le 18 avril 2014. Peu d’informations sont rendues publiques sur les conditions de sa captivité. Il révèle toutefois qu’il s’est évadé « trois jours après son enlèvement le 22 juin 2013 et a été repris par ses ravisseurs au bout d’une nuit de fuite ».

Selon l’hebdomadaire allemand Focus, la France a dû verser 18 millions de dollars (environ 13 millions d’euros) pour la libération des quatre journalistes

Travail sur le djihadisme :
En septembre 2014, consécutivement aux révélations du journal Le Monde, Nicolas Hénin confirme que le suspect de la tuerie du Musée juif de Belgique, Mehdi Nemmouche, a été l’un de ses geôliers en Syrie et qu’il a été « maltraité » par celui-ci.

Il a reçu en septembre 2014 le Prix de la Fondation May Chidiac pour le courage en journalisme.

Il publie en mars 2015 Jihad Academy, un essai sur « nos erreurs face à l’État islamique », et Papa hérisson rentrera-t-il à la maison?, un conte pour enfants illustré par son compagnon de captivité Pierre Torres8. Lors d’une interview durant l’émission télévisée On n’est pas couché, il critique vivement l’attitude de Barack Obama vis-à-vis de la Syrie.

En 2018, un groupe de réfugiés syriens identifie Kais A., dit Abou Hamza al-Kimawi (« le chimiste »), 35 ans, un terroriste et artificier de l’État islamique infiltré en allemagne et se faisant passer pour un étudiant en chimie à l’Université de Göttingen; Abou Hamza ayant joué un rôle central dans l’enlèvement de Torres et Hénin en 2013, le groupe prend contact avec eux. Hénin transmet le dossier au Parquet antiterroriste français, à la demande duquel la Police allemande arrête Abou Hamza en vue de son extradition vers la France

Travail sur les réseaux d’influence russes :
En 2016, il publie La France russe, enquête sur les réseaux Poutine, dans lequel il défend l’idée que « les services de renseignement russes consacrent à la France autant de moyens que lors de la Guerre froide », que « comme du temps du Komintern, où l’Union soviétique finançait des ‘partis frères’, Moscou achète aujourd’hui ses soutiens », et estime que des responsables politiques comme Nicolas Sarkozy, François Fillon, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen sont « séduits » par le poutinisme. Hénin relate notamment la première entrevue entre Nicolas Sarkozy et Vladimir Poutine, où Poutine aurait brusqué et intimidé Sarkozy au point qu’il en aurait eu l’air ivre pendant la conférence de presse qui avait immédiatement suivi l’entretien, bien que tous deux soient réputés comme ne consommant pratiquement pas d’alcool. Parmi les critiques du livre, Tigrane Yégavian juge qu’Hénin exagère le pouvoir d’influence de Moscou, selon lui modeste en regard du soft power et des réseaux américains, et qualifie de « farfelu » le passage sur l’entretien entre Poutine et Sarkozy; Jean-David Levitte, conseiller de Sarkozy, dément également cette version et invite « ceux qui brodent des romans sur la teneur de ce tête-à-tête à lire le verbatim de cette rencontre. » Nicolas Hénin reste sur sa position, et rappelle que « les observateurs ont considéré que Nicolas Sarkozy avait été le petit télégraphiste de Poutine dans cette affaire », et remarque que Jean-Daniel Levitte évite les sujets de l’état physique de Nicolas Sarkozy lors de la conférence de presse, et de son revirement stratégique en faveur de la Russie après cette rencontre.

Militantisme contre l’apologie du terrorisme et du racisme :
En février 2019, Nicolas Hénin est victime d’une campagne de cyberharcèlement sur Twitter menée par des comptes d’extrême droite. Celle-ci intervient après qu’il a signalé le compte Twitter de Patrick Jardin, père d’une victime des attentats du 13 novembre à Paris, qui avait alors réclamé le 31 janvier que les djihadistes français capturés en Syrie soient fusillés au lieu d’être rapatriés et avait également appelé à la mise à mort de leurs enfants : « Alors tuons aussi leurs enfants, d’ailleurs on devrait commencer par là ». Nicolas Hénin avait alors réagi : « Merci de signaler ce compte à Twitter et Pharos. Avoir perdu son enfant dans des conditions terribles n’est pas une excuse pour déverser un tel torrent de haine ». En réaction, plusieurs comptes Twitter d’extrême droite apportent alors leur soutien à Patrick Jardin et menacent Nicolas Hénin de mort, ainsi que ses enfants. Ce dernier porte alors plainte35.

Il dirige Action résilience, une société de conseil en contre-terrorisme et déradicalisation

Publications : :
• Jihad Academy, Paris, Éditions Fayard, coll. « Documents », 2015, 260 p.
• Papa Hérisson rentrera-t-il à la maison?, Flammarion, 2015 (avec Pierre Torres)
• La France russe, enquête sur les réseaux Poutine, Éditions Fayard, 2016, 322 p.
• Haytham, une jeunesse syrienne, Dargaud, 2016 (avec Kyungeun Park)
• Comprendre le terrorisme, Éditions Fayard, 2017, 280 p



 
 


Consignes sanitaires :
Le port correct du masque est impératif dans les locaux et durant la Master-Class – conférence-débat
Capacité maximale de la salle compte tenu de la distanciation physique : 100 personnes
Lavage des mains impératif à l’entrée de la salle : gel hydro-alcoolique à disposition

 
 


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