Ces récompenses ont été décernées le 9 novembre 2013 à Verdun par Lyne ROUSSEAU, Présidente de l’association « 14-18 Meuse » et Gérard LONGUET, Président du Centre Mondial de la Paix, des libertés et des droits de l’Homme.

Ces choix ont été exprimés par le jury d’historiens présidé par Jean-Pierre RIOUX et composé de Paule RENEE-BAZIN, Frédéric GUELTON, François COCHET, Hubert TISON, Olivier FORCADE et Jean-Pierre FILIU.

Chaque année, la sélection du Salon du Livre d’Histoire de Verdun est ouverte à tous les auteurs présentant un ouvrage publié par un éditeur, et qui traite du thème Mondes en guerre, Mondes en paix.

Parmi les ouvrages sélectionnés, le jury choisit 10 ouvrages finalistes desquels seront issus les ouvrages primés.
Le 11e Salon du Livre d’Histoire de Verdun se tiendra les 8 et 9 novembre 2014.

Le choix du jury du 10e Salon du livre d’histoire de Verdun

1er Prix : « Les gendarmes dans la Grande Guerre » de Louis N. PANEL est un ouvrage de référence qui fera date en étant une des premières publications sur ce sujet souvent méconnu. Le jury a particulièrement apprécié la qualité de la rédaction qui offre une lecture aisée, bien documentée et particulièrement précise grâce à un travail de recherche et d’analyses d’archives particulièrement méticuleux. Ainsi cet ouvrage offre un panorama méconnu de la Grande Guerre dont le Centenaire sera commémoré à partir de 2014.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, la gendarmerie apparaît comme une « armée de l’intérieur », assurant la défense nationale et la protection des civils fragilisés par le conflit. Une mission pourtant bien loin de ce que vivent les soldats partis au front : obéissant à l’ordre de les maintenir au combat quoiqu’il advienne, « forçant, au besoin, leur obéissance », les gendarmes deviennent pour eux « la police des débineurs », des lâches restés à l’arrière. Invisibles aux yeux des troupes, ils sont pourtant bien présents dans les tranchées, mais peu nombreux, leurs effectifs déjà limités étant accaparés par les multiples missions de l’intérieur, indispensables à la survie de l’armée comme à celle des civils.
Déterminante pour l’avenir de l’institution, la guerre d’usure change le regard porté sur la gendarmerie dont le rôle est devenu à la fois protecteur et répressif. Exposée au mépris des soldats en permission, elle subit également la transformation chaotique mais décisive de son institution, au gré des crises internes et des réformes. Lorsque la Grande Guerre prend fin, le gendarme a gagné en autonomie, mais doit faire face à une impopularité certaine.
Grâce à des recherches approfondies et à une analyse à la fois historique et sociologique, Louis N. Panel nous plonge dans le quotidien des gendarmes, mettant en lumière le travail et les conditions de vie de ces oubliés de la Grande Guerre.
Ancien officier de gendarmerie, Louis N. Panel est docteur en histoire et conservateur des Monuments historiques. Sa thèse, dont ce livre est issu, a reçu le Prix des experts 2011. Il est également l’auteur de Gendarmerie et contre-espionnage (Service historique de la Défense, 2004) et de nombreux travaux sur la Première Guerre mondiale.

2ème Prix ex aequo : « Histoire de la Cavalerie » de Frédéric CHAUVIRE est une première parution très complète sur la cavalerie avant sa période Arme Blindée Cavalerie. Il revient notamment sur l’importance de la mêlée de cavalerie.
La cavalerie, d’essence chevaleresque, est l’arme à la fois la plus prestigieuse et la plus propice au déploiement des mythologies guerrières : que l’on songe aux chevaliers de François Ier à Marignan, au panache blanc d’Henri IV à Ivry ou à la charge des dix mille cavaliers de Murât à Eylau. Sa geste occupe ainsi une place considérable dans l’histoire, une place à la hauteur des malentendus qu’elle suscite et qui oscille entre une surévaluation manifeste de son action et une tendance à minorer sa capacité à peser dans les combats.
Démêlant l’écheveau des représentations et des imaginations, Frédéric Chauviré raconte la longue évolution du couple homme/cheval dans la guerre. Il nous entraîne au coeur de la mêlée en expliquant ce moment paroxystique des batailles qu’est la charge et donne à comprendre le rôle effectivement joué par la cavalerie, de l’Antiquité à la Première Guerre mondiale. A travers le récit vivant des plus grandes charges, il remet en cause l’image d’une arme archaïque, que l’évolution de l’art militaire – et notamment l’introduction du feu – aurait reléguée dans une position secondaire. Un livre fondateur et passionnant.
Docteur en histoire, spécialiste de la guerre et de la cavalerie à l’époque moderne, Frédéric Chauviré est chargé de cours à l’université de Rennes 2. Il a notamment publié Bayard, chevalier ou cavalier ? Le combat de cavalerie sous la Renaissance.
« Le livre que propose Frédéric Chauviré est un beau livre. Mieux : c’est un livre qui sera lu. » Jean-Pierre Bois

2ème Prix ex aequo: « L’aéronautique militaire française : Outre-Mer, 1911-1939 » de Jean-Baptiste MANCHON
Durant les dernières années de la Belle Epoque, alors même que l’aviation militaire n’en était qu’à ses débuts en France, plusieurs territoires de l’Empire connurent des essais d’implantation aéronautique. Parfois infructueux, ils montrent cependant l’engouement généralisé que suscita alors l’apparition de l’aéroplane. Ces tâtonnements amenèrent la création d’une aviation coloniale militaire en Afrique du Nord, mais le déclenchement de la Grande Guerre mit fin à l’expérience. La réapparition de l’aviation dans l’Empire résultat du développement des fronts périphériques à partir de 1916. Avec le retour à la paix, puis l’extension de l’aéronautique déployée outre-mer durant l’entre-deux-guerres, se constitua une véritable aviation aux colonies, dévolue à l’aménagement et au contrôle des territoires de l’Empire. Toutefois, la montée des périls en Europe et Extrême-Orient dans la seconde moitié des années 1930, amena l’aéronautique française déployée outre-mer à évoluer pour devenir un véritable outil de défense, c’est-à-dire une aviation impériale.